Où j'en suis ?

Reglette regime

lundi 24 novembre 2014

Mes TCA et moi

Bonjour bonjour :)

Comment allez vous en ce merveilleux jour qu'est le lundi ? J'espère mieux que moi, car après avoir passé 1h à faire ranger à mes élèves de CE2 leurs classeurs, je suis quelque peu hystérique. Quoi de mieux alors pour se détendre qu'un petit article sur le blog ? (un verre de rosé et une clope peut-être).

J'aimerais aujourd'hui écrire un peu sur mes TCA. Il est impossible de résumer toute cette horrible situation en un seul article, c'est pour ça que je vais en parler par ci par là. 

Mais qu'est-ce que les TCA ? Et bien ce sont des Troubles du Comportement Alimentaire. Il en existe plusieurs sortes, les plus connus étant l'anorexie, la boulimie, et l'hyperphagie (et j'ai la chance de souffrir des 3 ahaha ). 

Mes TCA et moi, c'est une grande histoire d'amour. Ou de haine plutôt. Bien que je les ai chéris pendant quelques instants. 

Je crois que mon plus ancien souvenir de TCA remonte sûrement à mon enfance, et plus particulièrement à mes 10 ans. Je m'en souviens nettement : j'avais 10 ans, et mon souhait le plus cher, c'était d'être mince. C'est complétement stupide, c'est complètement aberrant pour une fillette de 10 ans. Et, pourtant, c'était mon rêve. Je sais d'où il vient, mais il va s'en dire que c'était compliqué. J'ai commencé à faire un lien entre nourriture et minceur à cet âge là. 
A 11 ans, j'ai commencé mon premier régime, qui était abominable. Je l'avais conçu avec un espèce de système de points, genre weight watchers, mais en pire. C'était crevant, usant. 

A 13 ans, j'ai eu ma première période dite d'anorexie. J'ai eu une espèce de gastro abominable. Elle a duré 3 jours. Sauf que pour mon entourage, elle a duré 3 semaines. Je ne voulais plus mangé. Je me rendais compte que ça me faisait mincir. Il a fallu toute la force de mes parents, et plus particulièrement de mon papa. J'ai recommencé à manger. Et a grossir, fatalement. 

Je crois que tout a vraiment dégénéré au lycée, avec mon entrée à l'internat. J'ai rencontré une merveilleuse amie, dite L la conassse, qui se faisait vomir. Je me suis dit que c'était chouette. Je me souviens de plateau repas, avec juste trois prunes posées dessus. Que je voulais vomir le soir même bien sûr. Je ne suis jamais arrivée à me faire vomir, et encore heureux. Ma copine, elle, a fini à l'hosto avec un problème à la trachée. 
Je me souviens de la dépression. De la peine. De l'envie de mourir. Je me souviens aussi des forum pro ana. Du goût de l'eau chaude que je buvais pour vomir. De la faim dans le creux de mon ventre car je ne mangeais rien. Des photos de mes cuisses, minuscules, de mon ventre, rentré. De mes pesées, parfois 50 à 100 fois par jour. Et du sport, à en crever. Je me souviens de tout ça. Alors oui je rentrais dans du 36. Oui j'avais un beau cul. Mais putain, qu'est-ce que j'étais malheureuse. A en crever.
Avec du recul, je n'arrive toujours pas à comprendre comment j'ai pu m'en sortir. Comment je ne suis pas morte ces années là. Toujours est-il que je suis là, et que je suis arrivée à la fac.
J'ai décidé de ne pas m'emmerder avec ces histoires. D'arrêter. Et mon symptôme, mes TCA, ont disparu. Pour se transformer en autres choses. En crises d'angoisses, en mythomanie. J'ai perdu une bande d'amis entière à cause d'un mensonge affreux. Et c'était horrible. Et puis mes TCA sont revenus. Car j'en avais marre des mensonges. Je ne mentais plus. Et je ne mangeais plus.
Je me souviens de ma gorge compressée, de ma phobie de m'étouffer. De ne manger que des aliments liquides, ou en mâchant pendant des heures. Je devenais folle, complétement. Je perdais pied. 
J'avais des crises d'angoisses qui me rendait dingue. Je prenais des anti-anxiolytiques. J'avais un espèce de poids énorme au fond du coeur, et il ne faisait que grossir. 

Et puis je suis allée voir un psy. C'est mon homme, mon chéri qui m'a forcé à y aller. Elle m'a dit "alors ?", et je lui ai raconté. Ça m'a fait un bien fou. Et peu à peu, le poids dans mon coeur est partie. Je suis allée voir une diététicienne spécialisée dans la méthode Zermatti. Et elle m'a aidé à remonter. 

C'était dur d'écrire tout ça. Mais en le relisant, je me rends compte à quel point je reviens de loin. A quel point je suis heureuse maintenant. C'était horrible, ces 10 ans. Putain 10 ans... C'est passé tellement lentement. On dit que l'adolescence est la meilleure période de la vie. Et bien moi, c'est celle ou j'ai failli mourir, d'angoisse, et de dégoût pour moi. 

Et maintenant ? Ça va. Ça va vraiment mieux. 


1 commentaire:

  1. Moi j'ai fais une dépression à 10 ans et j'ai pris 10 kilos… Puis je ne sais pas trop quel a été le point de départ de mes crises de boulimie non vomitive mais ça faisait tellement bien. Finalement ce n'est plus ce qui est derrière nous qui importe, même si on a connu les cons et connes qui ont rigolé de nous. L'essentiel c'est ce qu'on a fait de notre vie pour arriver à ce que l'on fait aujourd'hui. Ce sont les moyens mis en place pour vaincre tout ça qui importent, c'est d'aller mieux, d'aller bien qui est important. Relis ton texte en ne lisant que la dernière phrase, c'est celle là qui est fondamentale ;)

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