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mercredi 19 novembre 2014

Pourquoi je hais le sport

Comme tout personne un tant soit peu fute-fute (du moins je l'espère), je pense qu'il est important pour perdre du poids de faire du Sport.

Comme vous vous en doutez, le sport et moi, ça fait 2000. Mais pourquoi ? J'ai bien réfléchis à ce dégoût du sport, et je pense en avoir trouvé les quelques clés.

Mes premiers souvenirs du sport, c'est quand j'ai voulu devenir gymnaste professionnel. Oui, à 8 ans, j'avais déjà  beaucoup d'ambition ohoh !
Pour ce faire, j'ai donc demandé à mes parents de m'inscrire dans une salle de sport. Je suis tombée sur une professeur qui devait détester les enfants, puisque c'était tout simplement abominable. Du genre, recommence 150 fois un exercice sur la poutre, et si t'y arrives pas t'es qu'une merde. Bon, mes parents m'ont retiré de cet endroit, le club a fermé (pour cause de nombreuses plaintes des parents). Ça aurait pu en rester là.

Et puis le collège est arrivé. En soi, le sport ne me dégoutait pas trop. Et puis, est arrivé ce moment fabuleux de faire les équipes. Vous savez, ce moment où le prof dit aux 4 garçons les plus populaires de la classe de se mettre debout, et de dire à voix haute la personne qu'ils choississent dans leurs équipes, à tour de rôle. Et toi, t'es debout, comme une conne, à regarder tous les élèves partirent dans une équipe. Mais comme tu es pas vraiment populaire, que ta seule copine est aussi invisible que toi, et bien tu restes toute seule à la fin. Et là, la bagarre s'engage.
" Non, je ne veux pas d'elle, elle est nulle. Prends la toi".
" Ah non ! J'en veux pas".
Tout cela sous le regard impassible du prof, qui au bout d'un moment finit par lancer avec un soupir "Bon Zazou, vas dans l'équipe d'Antoine". Lequel Antoine pousse un cri de désespoir.
Et puis la partie commence. Et comme tout le monde pense que t'es nul, tu es refourgué tout au fond, avec interdiction de toucher la balle bien sûr. Et quand par malheur elle arrive sur toi, et parce que t'es déjà pas très bien, tu la loupes. Tout le monde te dis "mais putain tu pouvais pas faire un effort pour une fois ?". Et toi tu te persuades que tu es nulle.
Je ne l'ai peut-être pas précisé, mais je suis professeur des écoles. Lors de mon master de formation, un super prof d'EPS nous a expliqué à quel point cette technique était humiliante, qu'il était nécessaire de former les équipes soi-même quand on est profs.
Et dieu qu'il a raison. Ces moments là sont les pires de ma scolarité. Je ne me souviens pas d'un moment plus humiliant.

Arrivée au lycée, le sport était toujours horrible pour moi, je pensais être nulle. Les profs qui étaient là n'étaient pas non plus super. Soit ils s'en foutaient complètement (je me souviens de séance entière cachée derrière un tapis avec des copines sans que personne ne se soucie de notre disparition), au pire ils étaient culpabilisants "t'as fait que 30 min d'endurance. C'est pas terrible. Pour le bac c'est mort".

Bon le tableau que je dresse est assez noir. J'ai eu des bons souvenirs en sport, notamment en escalade. Mais ça n'a pas suffit.

Il faut parler aussi des merveilleux moments de badminton, où le système des "montées-descentes" prône. Tu gagnes ? Tu montes d'un terrain. Tu perds ? Tu descends d'un terrain. Et moi j'étais toujours au dernier terrain. Ensuite, on fait un classement, le premier le dernier. C'est tellement sympa, quand le prof énonce " et la 18ème, c'est Zazou". MERCI

En tant que prof, ces moments là m'ont permis vraiment d'essayer d'adapter ma pratique. C'est moi qui fait les équipes. Tout le monde gagne quelque chose. Les plus populaires, ou/et ceux qui sont vraiment doués, finissent par devenir arbitre pour que tout le monde puissent jouer. Quand c'est du sport individuel, tout le monde gagne. Personne n'est dernier. Et je sens que ça apaise mes petits.

Après le lycée, je suis arrivée à la fac, avec la ferme intention de ne plus jamais faire de sport de ma vie. J'ai fais quelques séances de sport, du genre allez à la zumba avec des copines, mais sans plus. Je me souviens avoir adoré la salle de sport mise à disposition gratuitement pour les étudiants. J'y allais avec des copines. Et puis, j'y suis allée, une fois, toute seule. Et là, un intervenant est venu me voir, me disant de ne pas trop me fatiguer, que ça se voyait que j'étais pas sportive. Il m'a regardé tout le long de la séance, du genre "elle va se briser en deux". Quand je suis partie, il m'a dit "je vais te surveiller toi". A se foutre de ma gueule quand je lui disais que je faisais 45 min de vélo elliptique "mais bien sûr !". Bon ok, sympa. Plus jamais retournée. Je ne supporte pas ce regard compatissant.

Et puis, là, je me suis inscrite au sport. Avec plusieurs copines, histoire de bouger un peu. Je n'y suis pas encore allée, c'est ce soir ma première séance. Je flippe un peu. J'ai regardé les corps des autres, il y a de tout : du gros, du maigre, du parfait, du moins parfait. On verra bien.

Ce que je veux dire par là, c'est que faire du sport, ce n'est pas en soit évident. Pour certaines personnes, c'est une véritable passion. Mais pour d'autres, comme moi, c'est un moment qui remue des choses blessantes. Sincèrement, je pense être une bouse en sport. Je pense n'avoir aucune capacité, et plus je m'en persuade, moi ça me donne envie de faire des choses. Cette année, je flippe d'aller au sport. J'ai peur d'être nulle, que tout le monde me regarde, me pointe du doigt. J'ai peur de ne pas avoir la motivation. J'ai peur de ne pas aimer ça, de me rendre compte encore une fois que c'est un échec.
J'y vais ce soir pour la première fois. Je ne sais pas ce que ça va donner. Je ne suis pas tétanisée par l'angoisse, mais je n'ai pas envie non plus. J'ai juste envie que ça se passe bien, pour casser la chaîne. La chaîne de ce dégoût profond du sport.

Calvin joue avec une équipe et les fait perdre à cause d'une décision du prof.
Case 1 : Hey, crétin, si tu veux nous faire perdre, pourquoi tu ne vas pas avec l'autre équipe ?
C'est quoi ton problème ? Tu ne sais pas comment jouer ?
Case 2 : C'est bon les gars, c'est juste un jeu ! C'est censé être drôle !
C'est drôle quand on gagne ! Tu nous as fait perdre !
Case 3 : Qui t'as appris à jouer ? Ta grand-mère ?
Si tu nous faire ça encore une fois, t'es de la viande morte Calvin !
Attends qu'on en parle aux autres équipes !
Case 3 : Monsieur Lockjaw, je ne veux plus jouer. Il y a trop d'esprit d'équipe.
Ok, lâcheur, aurevoir.



2 commentaires:

  1. Il y a énormément de connards dans l'éducation nationale. D'ailleurs pour être prof ça devrait être obligatoire d'avoir au moins un an de psychologie de l'adolescent dans sa formation ! Et idem pour prof des écoles. Tu sauras mieux que moi me dire s'il y a des modules obligatoires de psychologie ou pas ? mais je trouve ça honteux les sales cons qui dévalorisent les élèves. Désolée je me lâche mais quand je vois ma soeur qui elle a subi ça avec un abruti pas fini de prof de maths, à part tacler de l'élève, leur faire la blague en début d'année qu'il part à la retraite et "non c'était une blague", super. Tout le monde s'en plaint, personne de sa hiérarchie ne lui dit rien et lui même dit clairement que de toute façon il n'attend que la retraite. Bref le sport…Moi aussi j'étais dans les dernières à être choisie et à l'heure actuelle j'aimerai tellement retrouvé tous ces glands du collège/lycée et leur faire un énorme pied de nez, voir à quoi ils ressemblent ces gros cons ! Parce qu'en 6ème y'en a une qui me traitait de "saucisson sur pattes". J'attends de retrouver mon palmarès de l'époque pour retrouver son nom et mater sa tronche sur facebook !
    Désolée mais ouf ça fait du bien :D :D

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    1. Merci pour ton commentaire :)
      Alors pour ce qui est d'être prof on a effectivement quelques modules de psychologie, mais pas beaucoup à vrai dire, et parfois ce n'est pas obligatoire. (Attention, ce que je dis c'est pour mon académie, chaque académie fait différemment). Après je pense que c'est aussi une histoire de bon sens et de gentillesse, on ne force pas les enfants à faire des choses horribles. Mais ça, malheureusement, beaucoup de personnes ne le comprennent pas.
      Oui je comprends ce que tu ressens, personnellement j'ai revu quelques uns des petits mecs populaires il y a quelques temps. La plupart ont des vies plutôt craignons, et ne ce sont pas arrangés avec l'âge. Parfois j'aimerais pouvoir retourner dans le temps pour expliquer tout ça à mon petit moi du passé, qui a13 ans pensait que c'était la pire chose au monde.

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